La police Congolaise se loge là où elle peut
En roulant dans la ville, les chances sont grandes de se faire arrêter pour une infraction réelle ou imaginaire (j'ai déjà eu l'occasion d'être arrêté pour "refus d'obtempérer" en ne m'arrêtant pas à un feu cassé depuis plusieurs années sur lequel poussaient des plantes grimpantes...) par la "police de roulage".
Probablement un terme ex-belge pour ce que nous appellerions la circulation.
Cette bande de rapaces - car il est difficile de qualifier autrement des agents de l'Etat qui vous arrêtent le samedi matin, comme une voiture sur deux, non pour vous verbaliser, car cela demande trop d'imagination, mais pour vous demander de l'argent pour un "sucré", c'est à dire une petite bière - cette bande de rapaces, donc, n'est qu'à l'image de l'Etat Congolais dans ce qu'il a de plus tragique, là où justement la tragédie est si violente qu'elle provoque un rire nerveux.
Ces policiers ne sont payés qu'une trentaine de dollars par mois, de manière totalement irrégulière, alors que le moins bien payé de nos agents touche autour de 100 dollars.
Ce qui motive les appétits, qui dans ce cas ne sont probablement qu'une manière de survivre en employant la force de l'Autorité. Appétits qui d'ailleurs ne sont que le reflet bénin d'un pays où les concepts de "Forces de l'Ordre", "Justice", et tout simplement "Loi" font doucement rigoler dans les foyers. Je dis doucement, car le rire est probablement bien plus souvent couvert par les sanglots : l'armée Congolaise, et les forces de police de la RDC dans une moindre mesure, sont d'après toutes les ONG qualifiées, les principales causes de prédation, d'insécurité et d'atteintes aux droits de l'homme dans le pays.
Mais comment en vouloir (si, on peut, vous me direz) à des gens que l'on caserne dans les postes de police que l'on voit en photo un peu plus bas ? Un bâtiment commencé et jamais fini, des containers éventrés avec un chiffon pour faire rideau... ça vous fait plus penser à un poste de police, ou un squat de bandits ?
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