01 octobre 2007

Week-end en ballade

Nous avons profité de ce dernier week-end avant le prochain pour aller faire un petit tour à l'extérieur du pays.
Tout d'abord, quitter Bujumbura : à peu près une demi-heure pour grimper dans les collines, et passer de l'altitude du lac, soit 800m, aux 1800m des hauteurs avoisinantes. Arrivé à Bugarama, les route serpente entre les collines, avec d'impressionnantes vues sur les flancs escarpés, et pourtant couverts de cultures. Des fumées d'élèvent ça et là, où l'on prépare le repas, et plus souvent où l'on cuit la brique. La brique est partout, au Burundi.
Puis, 1h30 de trajet ur une belle route bitumée, pour arriver à Kirundo, là où commence la piste. Petite visite des installations, et on continue sur la piste en latérite (c'est à dire une terre poussiéreuse rouge très compacte, sur laquelle on peut rouler jusqu'à 100km/h, en soulevant un incroyable nuage terreux très photogénique) jusqu'à la frontière Burundi / Rwanda, à Muyinga.

Le passage de la frontière rappelle un tas de films pêle-mêle : des westerns, pour les villages en bordure de route, désertiques à souhait, avec le vent qui pousse les herbes et fait tourbillonner la poussière, et puis ces films d'Afrique, avec les policiers terreux, dans des bureaux nus et pourtant sales, qui remplissent des registres d'entrée-sorties, et le bruit des insectes qui volent en bourdonnant... Pas de photos de ces instants (frontière oblige), mais des souvenirs.

Et puis, encore une heure de chemin plus tard, c'est l'arrivée à Kigali.

Là, soyons clairs : tout le monde a en tête les événements des années 90 (entendre : "génocide"), un pays en ruine, dangereux, tout sauf une destination de vacances. Détrompez-vous. Aussi étrange que celui puisse être, le Rwanda est aujourd'hui un des pays les plus sûrs en Afrique. Le gouvernement n'est pas particulièrement contesté, les crimes ethniques ne sont certainement pas effacés ni oubliés, mais la paix règne, et le développement est là : des constructions dans tous les sens, une ville propre et terriblement organisée, une population civique et méticuleuse, tout cela donne un peu le sentiment d'être en Europe.

Qu'on ne s'y trompe cependant pas : certaines tensions existent, et la pauvreté et le sida font encore de terribles ravages. Le Rwanda reste un pays pauvre, mais de tous, il est probablement parmi les mieux partis pour s'en sortir.
L'avenir nous dira ce qu'il en est, mais nous sommes rentrés à Bujumbura avec le sentiment d'être pour quelques heures sortis de l'Afrique, ou du moins celle qui ressemble au chaos de Kinshasa ou à la saleté de Brazzaville.

Et après une nuit à l'hôtel, nous avons repris le chemin inverse, avec un petit air de nous-y-reviendrons. Frontière de carton, piste cahoteuse, et vertes collines, la maison avait le parfum du frangipanier quand nous sommes arrivés.